Réforme des retraites : nouvel appel à la grève mardi 31 janvier 2023

Ce sera le second round du mouvement contre la réforme des retraites défendue par Emmanuel Macron, mardi 31 janvier 2023 promet d’être une date suivi par de nombreux salariés issus de l’enseignement, du ferroviaire, des raffineries, du secteur énergie mais aussi par les plus jeunes, lycéens et étudiants. A quoi faudra-t-il s’attendre pendant cette nouvelle journée de grève ?

  Il faut continuer de maintenir la pression, tel est le mot d’ordre lancé par les organisations syndicales réunies pour lancer un nouvel appel à la grève le mardi 31 janvier 2023. Un second round social très attendu dans le refus du projet de réforme de retraite à 64 ans. Après la grève du mardi 19 janvier, les organisations syndicales mais aussi les politiques de l’opposition souhaitent intensifier mais aussi élargir le mouvement.

Contre la réforme des retraites : « toujours tous unis et déterminés »

Un nouvel appel à la grève des syndicats

En prévision du nouveau mouvement de grève du mardi 31 janvier 2023, l’Intersyndicale se montre plus unie et plus déterminée que jamais dans ses déclarations : « Nous sommes unis et déterminés à faire retirer ce projet de réforme des retraites. Nous appelons à une nouvelle journée de grève et de manifestations interprofessionnelles le 31 janvier ». Derrière cet appel donc les syndicats se serrent les coudes : CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU. Extraits de l’appel de l’Intersyndicale à la mobilisation contre la réforme des retraites le 31 janvier 2023, publié dans un communique officiel à l’issue de la première manifestation du 19 janvier dernier :
  • « La réforme est inacceptable et qui va à l’encontre des intérêts de la population »
  • « Les travailleuses et les travailleurs aspirent à partir à la retraite en bonne santé et avec un niveau de retraite qui permette de vivre dignement »
  • « Le message est très clair : le gouvernement doit renoncer à la fois à l'âge de départ à la retraite à 64 ans et à l’accélération de l’augmentation de la durée de cotisation. D’autres solutions existent mais elles ont été malheureusement balayées d’un revers de la main. »
Suite à la grève du 19 janvier, l’intersyndicale a également invité tout le monde du travail à signer « massivement » une pétition et « appelle à multiplier les actions et initiatives partout sur le territoire dans les entreprises et services publics, y compris par la grève ».

Jean-Luc Mélenchon souhaite passer à la vitesse supérieure

Après la manifestation du mardi 19 janvier, Jean-Luc Mélenchon a immédiatement appelé à élargir le front de lutte » : comprenez réunir plus de force sur le terrain, faire descendre plus de gens dans les rues mais aussi multiplier les actions complémentaires, notamment le week-end. Le leader de La France Insoumise parle de passer à la « deuxième phase » de la contestation. Comment envisage alors-t-il la suite des évènements ?
  • Jean-Luc Mélenchon fait un appel du pied aux plus jeunes : lycéens et étudiants. Ils les appellent à descendre dans la rue, faire entendre leurs voix, à bloquer les établissements scolaires s’il le faut. : « Il faut concrétiser sur le terrain l’extension de la mobilisation de la jeunesse commencée le 21 janvier. Facs et lycées doivent se mettre en mouvement.
  • Il souhaite créer des mouvements parallèles notamment avec « les classes moyennes cadres et les petits patrons et commerçants ».
Des conseils avisés que ne voit pas d’un très bon œil le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, piqué un peu au vif : « On est assez grands pour réfléchir, tout est envisageable (…) Jean-Luc Mélenchon a le droit de donner son avis, mais on réfléchit à 8 organisations syndicales ».

Quid des lycées et des facs ?

Les jeunes sont descendus dans la rue le samedi 21 janvier dernier contre le projet de réforme de retraite à 64 ans porté par le Président de la République. Qu’en sera-t-il pour le mardi 31 janvier prochain ? C’est la grande inconnue de la prochaine grève mais aussi une des sources d’angoisse du gouvernement. Que les lycéens et les étudiants rentrent dans la danse sociale n’est jamais une bonne nouvelle pour l’exécutif. Dans l’attente, La Fage (fédération des associations générales étudiantes), l'Unef, le Mouvement national lycéen et d'autres syndicats jeunes ont invité les étudiants et les lycéens à se mobiliser et à multiplier les actions notamment en bloquant les lycées et les facultés. [caption id="attachment_917" align="alignnone" width="300"] Nouvel appel à la grève pour le mardi 31 janvier 2023 : contre la réforme des retraites[/caption]

Grève du mardi 31 janvier 2023 : à quoi faut-il s’attendre ?

Les premières perturbations se feront ressentir dès le lundi 30 janvier, notamment dans les transports en commun.

Perturbations attendues dans les transports en commun

Les perturbations sont claires et annoncées : « Il est clair qu'on ne se réunit pas uniquement pour cocher le 31 janvier" a déclaré le secrétaire général de la CGT Cheminots sur le plateau de BFMTV. On notera également au passage que le syndicat avait déposé un préavis de grève pour la période allant du mercredi 25 janvier 2023 19h au jeudi 2 février 2023 à 8h.

Des grèves dans les raffineries et le secteur énergie

Et ça commence d’ailleurs le jeudi 26 janvier avec le blocage de 5 centrales sur 18 chez EDF. La fédération de l’Énergie souhaite multiplier les actions en attendant le 31 janvier et prévoit un mouvement de grève généralisé ce 26 janvier dans au moins 5 centrales. Côté raffineries, la CGT Mines et énergie (FNME-CGT) a annoncé recommencer des blocages de l’industrie électrique et gazière mais aussi du nucléaire. Lionel Arbiol, délégué syndical CGT de la raffinerie de Fos-sur-Mer, l'a déclaré sur les ondes de Sud Radio le 20 janvier dernier : "Côté secteur pétrolier, nous avions déjà un plan d’action de 48h de grève la semaine prochaine, 72h la semaine d’après". Faut-il s’attendre à une pénurie d’essence ? A priori le risque de fermetures des stations essences est faible. Cependant Lionel Arbiol précise : « Ce n’est pas impossible que l’on arrive à la situation de septembre dernier si le gouvernement s’entête à faire passer cette réforme ».

Les ports français également en grève

C’est dans le journal La Croix que la fédération CGT des Ports et Docks a pris la parole en appelant dès le 20 janvier à une grève de 24 heures reconductible ce jeudi 26 janvier. La fédération CGT des Ports et Docks « appelle les ouvriers dockers et les travailleurs des ports à amplifier les modalités d’action" et invite aussi les salariés « à supprimer les heures supplémentaires et shifts exceptionnels à compter du 26 janvier".   [embed]https://www.youtube.com/watch?v=gvM3w7cbmy8[/embed]