Le bien-être des salariés au travail est devenu une notion de plus en plus essentielle dans la vie de l’entreprise. L’employeur se doit de tout mettre en œuvre pour protéger chaque personne placée sous sa responsabilité, et de veiller à ce que son environnement et son quotidien ne mettent jamais sa santé en danger. Or, un nouveau type de harcèlement fait désormais partie du paysage professionnel de l’entreprise : le mobbing.
En France, le travail est un secteur très réglementé, qui n’échappe pas à une législation établie. Le Code du Travail régit les différentes activités professionnelles existantes, ce dans le but que le droit des salariés soit respecté, au même titre que ceux du patron, de l’entreprise ou de l’employeur. Il existe également des conventions collectives propres à un corps de métier où à un poste plus ciblé.
Quoi qu’il en soit, peu importe le contrat de l’employé, qu’il soit en apprentissage ou en contrat à durée indéterminée (CDI), en alternance ou contrat à durée déterminée (CDD), ses droits doivent être respectés. Par ailleurs, un passage régulier devant la médecine du travail, en cas d’embauche puis par la suite au gré des besoins du salarié ou de l’employeur, est possible. Une infirmière ou un médecin peuvent être amenés à vérifier les aptitudes d’une personne vis-à-vis de son travail.
Le médecin du travail est également sollicité lorsqu’un salarié se dit victime de harcèlement, puisque la santé de le personne est directement mise en cause. Or, un nouveau phénomène est évoqué depuis quelques temps dans le monde de l’entreprise : le mobbing.
Qu’est-ce que le mobbing ?
Le mobbing est un type de harcèlement moral et psychologique qui fragilise considérablement la personne qui en est victime, au point que sa santé puisse en pâtir considérablement. Il s’agit d’une démarche collective au sein d’un même service, ou d’une même entreprise, à l’encontre de salariés, qu’ils soient jeunes ou expérimentés, hommes ou femmes. Il ne semble pas exister de profil type pour la victime de mobbing, mais c’est un processus particulièrement virulent et violent sur une longue période, et qui s’opère le plus souvent sur le lieu de travail.
Le but ultime du mobbing est simple : mener à l’exclusion et la marginalisation de la victime. Le plus souvent, ce sont des supérieurs hiérarchiques qui sont à l’origine de ce harcèlement. Et cela passe par une surcharge de travail, des humiliations directes ou indirectes (messagerie, mails), des augmentations de salaire bloquées pour de mauvaises raisons, … à l’encontre de celui qui est l’objet de toutes ces terribles attentions. Bref, tout est mis en œuvre pour mener au départ de la victime, qui peut ainsi se retrouver au chômage, sans même évoquer une santé dès lors forcément fragilisée.
Les différentes formes de harcèlement au travail
Sur son lieu de travail, le salarié peut se retrouver victime de différentes formes de harcèlement, tout aussi néfastes et répréhensibles aux yeux de la loi.
- Le harcèlement moral
- Le harcèlement sexuel
- Le cyberharcèlement
- L’intimidation
Le mobbing entre lui dans la catégorie du harcèlement moral ou harcèlement psychologique. Les dégâts sur la santé du salarié sont souvent importants et lourds, car la victime se retrouve prise pour cible par un groupe d’individus, alors appelés les « mobbeurs ». Les « mobbeurs instigateurs » sont à l’origine de la campagne de harcèlement, et rallient à eux les « mobbeurs suiveurs ».
Mobbing ou bossing, quelles différences ?
Les premières études ont révélé qu’il n’existait pas de profil préférentiel pour devenir victime de mobbing. N’importe quel salarié peut faire l’objet, au cours de sa carrière de tels agissements, même une personnalité charismatique, aux compétences reconnues et avérées. Dans ce cas-là, on parle plutôt de « bossing ». Un supérieur hiérarchique prend ombrage des qualités du salarié qui reçoit des éloges pour tout ce qu’il accomplit, et s’acharne sur lui en retour pour le déstabiliser par des agissements répétés remettant en cause son travail, sa formation professionnelle, ses compétences, son salaire, …
Recours et poursuites
Fort heureusement, pour lutter contre le mobbing, il existe un cadre légal établi, des lois à respecter et que l’employeur et l’entreprise se doivent justement d’appliquer. Des mesures doivent être prises dès lors que des soupçons de mobbing sont avérés. La victime, elle, peut passer par la simple médiation pour régler le conflit, ou porter l’action en justice, voire même déposer plainte. En effet, le harcèlement moral, comme le harcèlement sexuel par ailleurs, constitue un délit pénal qui peut mener, pour son ou ses auteurs, à une peine de prison ferme de 2 ans, et 30.000 euros d’amende.
De plus, l’employeur est tout à fait légitime pour sanctionner les « mobbeurs » dans le cadre professionnel, et dans ce cas, les coupables n’ont que très peu de chances de conserver leur poste, le licenciement étant le plus souvent prononcé sans possibilité de prétendre à une quelconque indemnité compensatoire. Les fautifs perdent leur place, se retrouvent au chômage, et auront de fortes chances de rencontrer quelques difficultés, par la suite, pour retrouver du travail.
Comment prouver le mobbing ?
Toutefois, avant d’en arriver à une telle issue, la victime du mobbing doit tout mettre en œuvre pour constituer un dossier le plus complet possible, attestant des agissements à son encontre, des dangers pour sa santé et sa sécurité, des conséquences terribles que cela implique sur son lieu de travail, et du caractère pour le moins délicat et inconfortable de sa situation.
Dès lors, il faut réussir à prouver le caractère répétitif et quotidien du harcèlement, et cela passe par différents leviers d’action :
- Description précise des situations de mobbing rencontrées
- Messages vocaux permettant d’identifier l’auteur
- SMS ou mails
- Certificats médicaux
- Messages d’alerte envoyés à la hiérarchie
- Echanges avec les délégués du personnel
Tout élément est bon à prendre pour confondre les instigateurs et suiveurs du mobbing.
Les conséquences médicales du mobbing
Pour une victime de mobbing, les conséquences les plus lourdes ne portent pas nécessairement sur l’emploi ou le poste occupé. Les travailleurs qui subissent ce type de dérives, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes, des femmes ou des hommes, sont aussi et surtout sujets à de lourds problèmes de santé, et leur développement personnel est inévitablement impacté. Si préserver son emploi et son poste peut être une motivation essentielle aux yeux d’un salarié, au point de ne pas vouloir ou pouvoir lutter contre le mobbing dont il est victime, le domaine médical ne peut être longtemps mis de côté.
Nervosité, anxiété, irritabilité, stress, hypertension artérielle, dépression, troubles du sommeil, … Les conséquences d’un harcèlement moral ou d’un mobbing peuvent être durables et obliger la victime à mettre plusieurs mois pour se remettre d’aplomb. Dans ce cas, des arrêts de travail pour maladie ou une période de congé sont fortement recommandés pour le travailleur concerné.